Impossible de classer ce spectacle à la sincérité brute, tout à la fois récit de soi, dialogue post-mortem avec Gisèle Halimi, rituel réparateur collectif et performance chantée. Estelle Meyer, nommée aux Molières pour ce seule en scène, ne recule devant aucun registre pour niquer cette fatalité d’être née femme dans un monde où le patriarcat règne encore. Ses confidences autobiographiques — drôles, banales ou traumatisantes — dialoguent avec la grande avocate de la cause des femmes, dont elle joue les plaidoiries et des extraits de ses mémoires. Dans ce merveilleux fatras de vie, de musique et d’adresse touchante au public, un espoir de guérison émerge qui ne pourra se faire que collectivement. De préférence, sous la protection de Niké, déesse de la victoire dans la mythologie grecque.