Présentation
La disjonction entre sexualité et reproduction qui, dans nos sociétés, s’est opérée durant les années 1960 – 1970 a ouvert un nombre de possibles dont nous ne parvenons pas encore à prendre toute la mesure. Elle s’est nourrie des transformations de l’individualisme, de la condition féminine et de la famille et, dans le même temps, les a soutenues. Sans être la source des progrès de la Procréation Médicale Assistée, elle a rendu pensable une reproduction sans sexualité, hors sexualité, hors pratiques hétérosexuelles. Le projet d’étendre le droit à la PMA à toutes les femmes, en couple hétérosexuel ou homosexuel ou bien seules, en est un prolongement. Les travaux des sciences humaines aident à élucider ce présent des liens familiaux à l’épreuve de la PMA, d’un point de vue psychanalytique, juridique, sociologique, historique…Qu’est-ce qu’être mère ou père aujourd’hui ? Quelles transformations des liens de filiation avec les pratiques de dons de sperme et d’ovocytes ? Que peut-on dire des enjeux sociétaux, idéologiques et politiques qui les traversent voire s’en emparent ?
Horaires / lieux
Biographies
Alain Ducousso-Lacaze est professeur de psychopathologie clinique à l’Université de Poitiers, psychanalyste et directeur du laboratoire CAPS (Clinique de l’Acte et Psychosexualité). Il étudie depuis plusieurs années les nouvelles formes de filiation et inscrit ses travaux dans le cadre des recherches cliniques sur la filiation, la parentalité et, globalement, les liens familiaux.Il a coordonné de 2014 à 2018 un programme de recherche pluridisciplinaire sur les familles homoparentales. Publication récente : Pères gays entre coparentalité et gestation pour autrui (Un bébé pour soi ? Assistances à la procréation et mutations familiales, Claire Squires et Sarah Bydlowski (dir.), Campagne première, 2019).
Vincent Guérin est docteur en histoire contemporaine, historien de la médecine et des sciences et techniques. Auteur de nombreux articles sur les mutations technologiques et l’histoire de la psychiatrie, il est chargé d’enseignements à l’Université d’Angers, à l’Université catholique de l’Ouest et à l’École Supérieure des Sciences Commerciales à Angers et Boulogne-Billancourt.
Dominique Mehl est sociologue, directrice de recherche au CNRS, chercheuse au Laboratoire Communication et Politique. Une part importante de ses recherches est consacrée à une sociologie de la bioéthique : étude des controverses sur la procréation et la filiation dans l’espace public, représentations et pratiques des protagonistes des enfantements par don. Dernier ouvrage paru : L’autoconservation ovocytaire pour raison d’âge : y a-t-il des arguments éthiques pour l’interdire ? (Dominique Mehl et Geneviève Delaisi de Parseval, Publications du Centre d’Éthique clinique de Cochin, Assistance publique/Hôpitaux de Paris, collection Éthique Regards croisés. 2017).
Julie Terel est docteur en droit, autrice d’une thèse portant sur les figures de la maternité. Elle s’est consacrée à l’étude des effets des changements sociétaux sur les fondements même du droit de la filiation.