TAP auditorium
6 rue de la Marne 86000 Poitiers

Présentation

Dans un monde de la mobilité forcée ou choisie, nos modes de vie se confrontent et se croisent. Cette table ronde propose d’explorer, grâce à trois témoignages, les rencontres et ce qu’elles peuvent construire de positif, par exemple une nouvelle famille ou une communauté. Anne Charpentier a décidé d’adopter un jeune Guinéen, qui est arrivé mineur à Poitiers et a vainement cherché à être pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Emmanuelle Bayamack-Tam s’intéresse à ce qui déforme la perception d’autrui. Si la figure du migrant fait une apparition furtive dans son dernier roman Arcadie (2018) et sème la discorde, ce sont d’abord les affects susceptibles de vaincre la haine, qui attirent ses narratrices inassignables. Samuel Baroudi, étudiant et membre du bureau de l’association Buddy System réfugiées, nous dira comment des rencontres, partant de l’enseignement du français, créent des amitiés et de nouvelles communautés. Ce sont des familles choisies, fragiles, engageantes, où l’espoir et la déception s’entremêlent, à l’image des personnes qui s’y engagent et de l’environnement qui les entoure.

Horaires / lieux

Spectacle archivé.

Biographies

Samuel Baroudi est étudiant en pharmacie et membre du bureau de Buddy System réfugié•es, association fondée par trois étudiantes en parcours Lettres/Sciences-Po à l’Université de Poitiers. Depuis ses débuts l’association s’est élargie et diversifiée, des liens d’amitié durables et une nouvelle configuration de communautés ont émergé de groupes informels.

Anne Charpentier est enseignante de philosophie, chercheuse associée au laboratoire Métaphysique allemande et philosophie pratique de l’Université de Poitiers et engagée dans l’association Min’ de rien depuis 2017. Cette association se mobilise pour que les jeunes étrangers arrivés seuls dans la Vienne puissent trouver le repos et se développer, dans le respect de leur dignité en conformité avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et la Convention Internationale des Droits de l’Enfant. 

Emmanuelle Bayamack-Tam crée à travers onze livres parus chez P.O.L. un univers singulier, en lien avec ce qui fait et défait la famille. Farah, narratrice adolescente d’Arcadie (2018), évolue dans une communauté où « la première des lois est celle de l’amour » (Musil) : se désintéresser de l’apparence physique, de la santé mentale, de l’âge, choisir plutôt que de subir les liens, l’assignation du genre, brouiller les pistes. Comme Charonne, héroïne récurrente, dans Une fille de feu (2010) ou dans Je viens (2015).

Martin Rass est enseignant-chercheur, UFR Lettres et langues, à l’Université de Poitiers.

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