Présentation
Le lent cheminement qui a conduit la folie du grand renfermement à l’asile révolutionnaire épris de liberté est-il un cheminement éthique ? Est-il une longue ascension humanisante à partir d’une « animalité déchaînée » ou « du point le plus bas de l’humanité » ? Cette histoire de la folie mise en intrigue par Michel Foucault et qui a assimilé la déraison à l’immoralité ne fut-elle pas un contre-sens éthique sauf à faire de la maladie mentale une maladie morale parce qu’affectant la capacité du vivre ensemble coextensive à l’humanité ? L’éthique ne devrait-elle pas viser précisément à dépouiller la maladie mentale de toute connotation morale ? Il conviendrait dès lors de changer de perspective : ne pas porter sur la folie de jugement éthique, ne pas soumettre la folie à l’épreuve de l’éthique mais au contraire tenter de discerner les enjeux éthiques de la folie.
Horaires / lieux
Biographies
Roger Gil est neuropsychiatre, professeur émérite de neurologie, doyen honoraire de la Faculté de médecine pharmacie de Poitiers, directeur du site de Poitiers de l’Espace régional de réflexion éthique de Nouvelle-Aquitaine. Publications et ouvrages dans le champ de la neurologie (notamment de la neuropsychologie) et de la bioéthique Traité pratique de Neuropsychologie, avec Michel Wager (Elsevier, 2021) ; Les Grandes Questions de bioéthique au 21e siècle dans le débat public (LEH, 2018) ; Covid-19 : une éthique sous tension entre santé publique et souffrances humaines (LEH, 2021).