Ce que j’appelle oubli

Parce qu’en 2015 trop peu d’entre vous ont pu l’applaudir ; parce qu’il fallait donner à voir à nouveau cette œuvre magistrale, nous retrouvons Denis Podalydès, seul en scène dans cette pièce à l’intarissable succès. En 2009 à Lyon, un jeune gars entre dans un supermarché, ouvre une canette de bière, la boit. Arrêté par les vigiles, tabassé, il meurt. « Et ce que le procureur a dit, c’est qu’un homme ne doit pas mourir pour si peu » : du fait divers, Laurent Mauvignier déroule en soixante pages une seule phrase comme un seul souffle. L’auteur de Continuer ou Des hommes, énonce ici l’indicible, la violence déraisonnable. L’acteur sociétaire de la Comédie-Française, sobre, superbe, incarne ces mots adressés au frère, à nous. Et ouvre un espace à la fraternité, à la consolation