Quand je pense qu’on va vieillir ensemble

Après Une raclette et Nous avons les machines, Les Chiens de Navarre reviennent nicher au TAP pour leur dernière pièce en date. Qui sont-ils ? Un groupe d’acteurs lâchés sur un plateau, qui improvisent, installent des situations de crises et des jeux imbéciles, s’amusent sans limites et nous amusent avec, mais sans jamais lâcher la pertinence du propos. Ici, la forme évolue vers une épaisseur dramatique nouvelle qui ne manquera pas de résonner en chacun de nous. Toujours aussi provoc’, la meute plante cette fois ses crocs dans les « adoucisseurs » du mal-être contemporain : psys, conseillers, formateurs et autres coachs dont ils caricaturent jusqu’au bout la vanité. Dans cette fable sur nos stéréotypes et nos faux semblants, nul n’échappe à la cruauté de leur dénonciation. Comme chaque fois, l’absolue liberté de ton donne à la farce un jusqu’auboutisme outrancier aussi drôle et poétique qu’émouvant et sensible.

Certaines scènes sont susceptibles de heurter votre sensibilité.

« Cette meute de comédiens continue de nous faire rire en pointant les travers de ses contemporains, c’est-à-dire les siens. »
Libération